La réédification d’une stèle dédiée aux « morts de la Grande Guerre » (actuel monument à la Patrie) est envisagée dès la libération. Une quête est envisagée dans ce but en 1946. La procédure engagée va durer de nombreuses années. Un projet est accepté en mai 1955. Conçue par les architectes Aynes et Schreiner en collaboration avec le sculpteur Volti, second grand prix de Rome, cette œuvre doit être inaugurée en septembre 1955 pour coïncider avec l’anniversaire de la libération de la commune. Mais il faut patienter encore une année pour que cette cérémonie puisse se dérouler. Elle a finalement lieu le 8 juillet 1956.
Le monument est composé de deux parties : un muret avec dédicace et une statue en pierre blanche représentant une mère éplorée (mater dolorosa). Il n’est pas rare de rencontrer des allégories féminines dans la statuaire commémorative de l’entre deux guerres. Mais il s’agit là d’une réelle originalité qui tranche avec le répertoire iconographique des années 50. La femme endeuillée ne plaisait pas à tout le monde. Certains la qualifiaient déjà de « schreckliche Frau », (femme effrayante). Ce choix illustre la piété des édiles municipaux. Dans les délibérations de 1955, C. Bach, maire de Hettange, rappelle à propos de la fête de Soetrich que le conseil municipal s’est mis sous la protection de la Sainte Vierge Marie et invite tous les conseillers à participer aux processions le matin et le soir.
Cette tradition trouve son origine dans le vœu formulé par le curé et les élus de Hettange, au début de la seconde guerre mondiale. Lors de l’évacuation des villages situés devant la ligne Maginot, la paroisse et la municipalité s’étaient engagées à participer solennellement aux processions marquant la fête de la Vierge si Hettange étaient épargnée par la guerre. Ce vœu fut respecté pendant plusieurs années.